vendredi 16 novembre 2012

Faking Depression, John Campbell / Xiu Xiu



It seemed hard at first to fake depression, due to the amount of energy involved. I could not do it for long. By the time I got comfortable with it I found it necessary to allow this deception to extend into my private life. I believed one or more stories of myself as "pretending to be depressed" could have distanced me from my chosen demographic.

C'est le premier paragraphe d'un message posté par John Campbell fin Septembre sur son Kickstarter, titré I've been pretending to be depressed for profit and I am sorry. C'est la première des mises à jour de l'auteur de Pictures For Sad Children sur le sujet de la dépression comme outil pour se faire un nom. C'est comme ça que ça marche maintenant, internet, tu finances un projet, et l'auteur te récompense avec une histoire sombre.

lundi 12 novembre 2012

Micro-genre à la con #1 : La Vaporwave

Avec "Micro-genre à la con", on vous parlera de tous ces sous-genres de micro-genres qui fleurissent constamment sur l'internet. Après la chillwave, la witch-house ou le seapunk en début d'année, l'heure est à la contestation fumeuse du capitalisme avec la Vaporwave.



Depuis la mort du Seapunk, on ressentait un certain malaise sur le world wide web des hipsters connards. En effet, s'il y a bien quelque chose d'indispensable dans l'attirail du mec qui se la pète, c'est bien un genre obscure créé par des associaux devant leur ordinateur à sortir négligemment en soirée. Et si le nom du genre peut-être débile, c'est un gros plus.

Mais la vaporwave n'est pas un micro-genre comme les autres puisqu'elle a décidé d'être un genre contestataire dans sa superficialité ironique. Les morceaux sont le plus souvent des chansons commerciales des années 90 loopé, reverbé, choppé et screwé sur Ableton. Les créateurs l'assument, il leur suffit de télécharger un morceau bien kitch sur YouTube et de déconner avec dans leur DAW préféré pour se retrouver avec un morceau vaporwave.

Visuellement, on ressort les screenshot de windows 95, le fluo qui pique les yeux et les VHS de papy pour faire des beaux clips en mousse sur Youtube.

dimanche 11 novembre 2012

Hipster Cred #2 : Bagarre Générale

Sortie chez Radar Swarm fin octobre, Bagarre Général est un groupe de metal français assez dur à définir (surtout que mes connaissances du genre me permettent pas vraiment de faire le malin). En plus de ça, personne ne les a encore tagués sur last.fm et ils ont juste écrit "metal retro-futuriste trombone" sur leur page bandcamp.

Mais pour de vrai, c'est un album hyper cool qui passe par le doom, sludge, post-rock,  et qui devrait faire la BO parfaite de vos après-midi Donjons et Dragons.

Et en plus il y a du trombone.


(putain de player bandcamp qui veut pas se centrer)

dimanche 28 octobre 2012

lundi 15 octobre 2012

Hipster-cred #1 : Swiss Alps

OMG OMG OMG OMG


Swiss Alps c'est la plage qu'on a jamais retrouvée. C'est ce 4-pistes TASCAM acheté sur le bon coin et cassé par La Poste. C'est la fille avec des tâches de rousseur à la colo. C'est des les bombes à eau du dimanche après-midi.

Mais c'est aussi l'anniversaire où tu t'es tapé l'incruste alors que t'étais pas invité. Le numéro de téléphone que tu as perdu. La dernière cigarette avant d'aller se coucher.

8.471/10


mercredi 3 octobre 2012

James Kochalka, Superstar

Certains artistes sont tellement enthousiastes dans leur travail, qu'ils veulent trouver d'autres moyens de toucher leur public.

C'est malheureusement pas toujours trop super. Ricky Gervais, par exemple, a complètement maîtrisé le medium "sitcom", avec The Office, et a enregistré des podcasts incroyables avec Karl Pilkington et Stephen Merchant, The Ricky Gervais Show. Par contre, il se plante toujours un peu quand il s'agit de faire des longs-métrages : Il y a du coeur dans Cemetery Junction par exemple, mais le film traîne un peu de la patte ; ou alors il présente des one-man shows un peu trop légers.

C'est peut-être une histoire d'habitude : on est perturbés quand un artiste s'éloigne de ce qui fait qu'on l'a connu et adoré pour proposer quelque chose de différent. Mais je ne reviendrais pas sur les  spectacles de Ricky Gervais.

Alors, il y a aussi la démarche que les artistes prennent qui change. Ce qui marche chez moi, c'est l'enthousiasme. Quand je vois les dessins de Daniel Johnston, je me dis "ah oui, il FALLAIT qu'il dessine tout ça, c'est pas juste pour vendre plus de trucs". Parfois, tout ce que fait quelqu'un dans plusieurs médias se complète, comme un cerveau déplié et mis à plat dans un grand panorama. J'aime bien voir tout ce dont un artiste est capable, si il est vraiment nécessaire qu'il le fasse.

Beaucoup de musiciens peignent, mais j'ai du mal à déceler l'enthousiasme dans la peinture, et la peinture, ce n'est pas fait pour internet. Les comics et la musique, par contre, c'est carrément internet. Entre en scène James Kochalka.

dimanche 30 septembre 2012

Death Grips nous emmène dans le web profond.


Death Grips est probablement le groupe le plus cool de l'année, et ils le prouvent encore une fois en assurant la promotion de NO LOVE DEEP WEB à travers une chasse au trésor dans le web profond qui mêle jeu de rôle et décodage de dinguos.

Single I've Seen Footage Stay Noided

(les images présentes dans cet articles ont été créées par l'incroyable communauté de /mu/) (j'aurais beaucoup aimé créditer individuellement les personnes ayant fait tout ce fan art, mais ils ont été posté Anonymement) (j’espère juste qu'ils m'en voudront pas d'avoir foutu tout ça ici, mais tout ça est vraiment trop beau pour que ça reste dans l'oubli...)

Après une mixtape remarquée en 2011 pour avoir lancé un nouveau son de hip-hop abrasif samplé à la hache, le groupe californien Death Grips a sorti son premier album, The Money Store qui a dépassé toutes les attentes. Certes, après la signature avec une major (Sony Music), le groupe a du renoncer à utiliser des samples dans l'album (BillyJews avait même remarqué un petit bout du "Getting High In The Morning" d'Ariel Pink dans ExMilitary), mais cela, ne les a pas empêché de délivrer un album incroyable, propulsé par des boites électroniques inépuisables et délivré par un MC Ride qui révèle son aptitude à trouver des mélodies accrocheuses et mémorable ("I've Seen Footage", "Get Got", "Hustle Bones").

Rien qu'en lisant ces titres, je ne peux m'empêcher mon cerveau d'hurler "SEEN CRAZY SHIT" pendant de longues minutes...

Donc Death Grips est dans une major, et tout le monde s'en fout. C'est tant mieux puisque Death Grips a de toute façon très bien compris le public à qui il s'adressait. Ceux qui ont deux amours, la musique et internet. En annulant leur tournée pour annoncer aux fans qu'ils préfèraient enregistrer rapidement leur deuxième album, ils se sont très probablement assuré le soutien des gros nerds qui préfèrent rester planqués derrière un fichier .zip plutôt que de sortir de leur cave pour confronter la foule et les tatouages d'MC Ride. Après tout, les concerts physiques c'est tellement année 2000...

L'histoire qui va suivre est celle du jeu de réalité alternatif (ARG) lancé par le groupe sur le board "Music" de 4chan. Cette aventure m'a fait vivre une expérience véritablement hallucinante aux cotés des /mu/tants, les utilisateurs de /mu/...

Internet, je t'aime...

dimanche 24 juin 2012

Podcast Chill & Relevant #3




Hop, c'est le moment d'écouter le troisième épisode du podcast le plus #chill d'Internet. C'est un podcast assez exceptionnel puisqu'on est parvenu à allier qualité de son et qualité conversationnelle. Mais surtout, ce podcast est marqué par deux annonces très importantes pour l'avenir de ce blog.

Ce podcast c'est : 
  • La très bonne nouvelle : un nouveau sponsor pour le podcast (1:00)
  • Espace publicitaire du sponsor (3:00)
  • La naissance du club Internet (3:30)
  • On a essayé de parler musique et ça a pas marché (5:07)
    • Laurel Halo - Quarantine
    • iamamiwhoami - Kin
  • Bertrand "fait du troll" au concert de Wavves (9:05)
  • Parlons mème : le trolling est-il chill ou unchill ?(14:47)
  • Espace publicitaire du sponsor (22:46)
  • R. Stevie Moore, l'histoire de "Good Bye Piano" racontée par Billy (26:07)
  • Le PDG de Virgin utilise son argent de manière cool, et vous ? (30:06)
  • "Le succès est une sphère" (32:40)
  • La twitstory de @VotrePatronne (coupée au montage) (33:38)
  • Espace publicitaire du sponsor (39:22)
Erratum : Bertrand se trompe sur la définition du secret professionnel, et Billy se goure quand il parle du magazine Rolling Stones (en fait c'est un autre magazine, mais l'histoire reste vraie).

mercredi 20 juin 2012

Bruiser Brigade : la relevance du hip hop


Je préfère le dire directement : j'ai vraiment des goûts de merdes en rap. Je m'explique. Déjà, je peux pas blairer le turntablism vu que je trouve des mecs comme DJ Shadow complètement insupportables et que j'ai failli suer du sang en écoutant The Avalanches. Mon album préféré de Kanye West est 808's and Heartbreaks et je pense encore que My Beautiful Dark Twisted Fantasy valait pas mieux qu'un 7.9. Je pousse même le vice à penser que des trucs comme A Tribe Called Quest, ou le Wu Tang Clan sont du #dadrap et j'y touche plus depuis que je suis sortie du collège. J'ai trouvé que Goblin de Tyler the Creator était un très bon album même si je m'en suis lassé aussi vite que j'ai eu marre de prendre des potatoes au McDo (sérieusement, les gens qui font ça, c'est quoi votre putain de problème ?) (j'veux dire, je comprends le frisson de la nouveauté et l'impression d'être un peu rebelle, mais les potatoes c'est dégueulasse y a pas à discuter).

Donc j'ai des goûts de merde. Maintenant, c'est clair entre nous, j'essaie pas de vous arnaquer. Mais ça m'empêchera pas de vous conseiller un truc vraiment cool.

Ce truc, c'est Bruiser Brigade, un crew de hip-hop venu de Détroit qui commence à me rendre vraiment dingue. Vous connaissez peut-être le nom si vous avez écouté la mixtape XXX de Danny Brown, membre prédominant du groupe qui avait transformé Bruiser Brigade en refrain plein de violence saine et d'alcool fort.

vendredi 15 juin 2012

Useless Children - Post Ending // Pre Completion



On ne parle pas beaucoup de Useless Children. Parce qu'ils sont australiens. J'ai résolu la problématique de cet article plutôt vite, c'était facile. Maintenant, je vais vous dire pourquoi on devrait parler de Useless Children. C'est un groupe de Noise Rock de Melbourne, signés chez EXO records puis chez Iron Lung, un peu hardcorish grungish subpopish, avec une batteuse qui chante, une basse et une guitare déterminés à t'écorcher les tympans.

D'abord il y a eu Useless Children (S/T) et Sky is Falling, des disques hargneux, rapides, véner quoi, avec les plus beaux hurlements qui surplombent la rythmique bourrine dégoulinante de larsen. Ils font partie de mes disques récents préférés, un trésor quand je nage dans la déprime et qu'il me faut des tambourinements frénétiques pour me sortir de ma léthargie. Sky is Falling en particulier est un disque fantastique, qui, effectivement, donne l'impression que le ciel te tombe sur le bas de la tête, emmené par des mélodies (oui, oui) vraiment entraînantes, très dark, où on sent assez fort l'influence grunge en restant complètement original dans l'éxecution, et plus puissant que le reste de l'univers.

mercredi 13 juin 2012

Podcast Chill & Relevant #2





Voilà le deuxième premier épisode du podcast Chill & Relevant qui est plus un extrait décousu, lo-fi et chelou de ce que ça donnera plus tard qu'un vrai truc.


Comme toutes les séries cool, le "pilot" était trop bizarre pour qu'on le publie pour l'instant, mais quand ce podcast sera devenu un véritable phénomène de société, on mettra très certainement "l'épisode perdu" dans les bonus du DVD.

Ce podcast c'est :
  • La minute d'antenne libre et les problèmes politiques contemporains (1:00)
  • "C'est quoi le dadrock ?" (9:00)
  • Billy part de son stage par la petite porte (13:10)
  • Charlie Chaplin part du cinéma par la petite porte (15:30)
  • Notre chaîne de télévision (18:00)
  • Bertrand n'a pas donné d'argent pour les chatons de l'homme handicapé sur Reddit (21:32)
  • Les chiots du clochard dans le métro 
  • La vie chiante en Suisse  (24:30)
  • Les minorités et des estimations erronées de statistiques ethniques (27:12)
  • Billy boit trop d'eau. (30:25)

La prochaine fois, on essaiera de se tenir avec ce qu'on avait prévu de dire au début.


Si vous voulez nous insulter, n'hésitez pas à envoyer vos message sur chillandrelevant [at] gmail.com. On vous répondra la prochaine fois si c'est rigolo.

lundi 11 juin 2012

Kevin Shields s'en bat la race de l'espace disponible sur ton disque dur



Comme vous le savez déjà surement tous, les versions remastérisées de Loveless et de toute la discographie de My Bloody Valentine sont sorties il y a quelques semaines après de très nombreuses années d'attente. Je sais, c'est une phrase d'intro vraiment dégueulasse mais je sais pas comment faire pour commencer un article.


Bref, les mauvaises langues diront que c'était une nouvelle occasion pour Kevin Shields de se pignoler dans un studio au frais de la princesse (ahaha mais qu'est-ce que j'ai, je sais plus écrire je crois) mais je fais partie de ceux qui pensent sincèrement qu'il n'est jamais négatif d'avoir des nouvelles de My Bloody Valentine. D'autant plus que ça a donné l'occasion  de découvrir des nouvelles interview de Kevin qui en a profité pour nous teaser encore un peu plus sur la sortie prochaine d'un nouvel album d'MBV (oui, oui, certaines personnes y croient encore, laissez-nous tranquilles).

Le remaster de Loveless s'est donc présenté en deux versions différentes :

  • le premier CD est une version de Loveless avec le volume ramené au niveau 0.
  • le deuxième est une version totalement retravaillée à partir de la bande analogue original
(je sais tellement pas de quoi je parle, j'espère que ça se verra pas trop mais c'est juste que Kevin Shield l'explique très bien dans son interview dans pitchfork et que j'ai la flemme d'essayer de reformuler alors que je suis pas sûr de tout comprendre)

Je sais ce que vous allez me dire : "honnêtement Bertrand, jamais de la vie un tocard comme toi pourra entendre la moindre petite différence, cet article est complètement débile et en plus tu expliques pas bien". Et bien oui, exactement, et vous venez de tomber tout droit dans mon piège.

Parce que pour que la bonne grosse blague soit complète, ces gros malins de chez Sony ont inversé les deux CD, et du coup, les branleurs dans mon genre qui veulent faire croire qu'ils comprennent totalement la différence se retrouve comme des cons. Le CD "Original Tape Remaster" est à la place du "Analog Tape Remaster" et vice-versa. (source)

Déjà, à la base, cette sortie me bouleverse complètement. Loveless est un de mes albums préférés et j'ai déjà eu suffisamment de mal à me décider si j'avais besoin de l'avoir en format FLAC ou si un mp3 en 320kbps suffisait. j'ai fini par m'isoler dans ma chambre pendant une semaine, ne me nourrissant que de médiator et de liquide de batterie. Finalement Bilinda Butcher m'est apparu, elle m'a caressé les cheveux et m'a confessé qu'elle avait toujours écouté l'album en v0. Vous me suivez ?

Mais me voilà, alors que mon petit dilemme personnelle était réglé maintenant à devoir choisir entre trois versions complètement différentes et mes vieux démons reviennent brusquement à la surface.

Pourtant, n'écoutant que mon cœur, je décidais de faire confiance à Kevin. Après tout, s'il a pris tout ce temps pour refaire correctement ses bandes, c'est qu'il doit avoir raison. Il est peut-être un peu fou, mais il est loin d'être idiot. Et vu que la version "on a un peu augmenté le volume", est à mon avis un peu vaine, mon choix s'est porté sur la version Analog.


Mais les choses se compliquent. Les choses se compliquent toujours avec Kevin. 

En effet, en plein milieu du morceau "What You Want" en version remasterisée Analog (l'élu de mon cœur), au moment ou Shields chantent "Well I do, I do, I do", la voix se casse pendant une micro-seconde dans un mini glitch digital complètement dégueulasse. Si, si, vous pouvez vérifier, ça se passe vers 2:46 et sans ce blog, je l'aurais probablement jamais entendu de ma vie.

Car bien entendu, si on écoute l'album normalement, cette erreur ne se remarque absolument pas, mais qui écoute Loveless normalement ? Un album s'engouffrant autant dans la complexité des mélodies, dans l'opacité des paroles et dans la profondeur intense du son : mais QUI donc peut écouter Loveless sans plonger ses oreilles dans son âme en pleurant comme une petite fille revenant de l'enterrement de sa grand-mère préférée ? (#dark #dark #dark)


Tant d'efforts gâchés... Je ne sais plus qui croire... Je ne sais plus que faire... Tout devient trop #dark... Et si le prochain album de My Bloody Valentine n'arrivait jamais ? Parfois je rêve que le prochain album ne soit uniquement disponible en cassette audio... Je pourrais enfin respirer sans me demander si ma vie stream en lossless...

C'était l'histoire de comment je me retrouve avec trois versions totalement identiques de Loveless en FLAC sur mon ordinateur. La semaine prochaine, je vous raconterai comment je suis parvenu à choisir une pochette d'album parmi les 100 teintes différentes que proposaient Google Image.

samedi 5 mai 2012

Comment 9GAG a rendu la culture internet irrelevant.


Deuxième épisode : La Mainstreamification du rage comic, le début de la fin.


Après une introduction qui tentait d'établir les nombreuses différences entre reddit et 4chan, voici une des raisons pour laquelle 9GAG peut être considéré comme la preuve que Dieu n'existe pas.


En effet, L’ « Antéchrist » dépasse toutes les frontières de la misère intellectuelle et de l’unchill transcendantal. Pour expliquer, opérons un retour en arrière sur les « rageface », ou, comme les crétins de 9GAG le disent, les « memeface ». Quand 4chan inventait les rage comics il y a déjà plusieurs années, ils étaient loin de se douter à quel point le phénomène allait dégénérer. C’est parce que tout le monde ne sait pas dessiner mais que tout le monde veut pouvoir raconter des histoires que la rageface est apparu. Ce dessin était placé en fin de cartoon (comportant 4 cases) et exprime l’énervement (DUH !).



Le meme explose en 2009 et de nombreuses variations de « rageface » sont créées allant du Forever Alone, Like a Boss, Me Gusta etc. Ces visages  représentent chacun différentes émotions, différentes situations de vie et permettent de créer une chute à un gag pas trop marrant, tout en restant une grosse quiche en dessin. Le subreddit FFFFFFFUUUUUUUUUUUU (aussi appelé F7U12) est lancé sur reddit pour rassembler les meilleurs ragecomics et le phénomène continue de se populariser. Mais alors que 4chan lâche le meme en pleine course car il devient trop redondant, Reddit s’accroche comme un fan d’How I Met Your Mother, qui t’assure que la série est toujours aussi marrante après 8 saisons. Les utilisateurs développent de plus en plus de ragefaces et s’enfoncent progressivement dans le gros malaise.
Sauf qu’au lieu de facilité d’écriture de comics amusants, les rageface sont surtout parvenu à encourager n’importe quel individu à te raconter une anecdote super conne en pensant passer pour un mec fun. Tout ça en dépit de la santé de MON INTERNET, et surtout, de l’humour.
9GAG est l’endroit où tous les gens que je connaissais au lycée sont venus pour faire pipi sur que je chérissais pendant de nombreuses années. Ils utilisent les ragefaces comme des blaireaux, republient des images vieilles de milliards d’années, font des fautes, mettent des « le » partout, et des déclinaisons de merde de « derp ». C’est aussi frustrant que de regarder ton cousin jouer super mal à la playstation sur un jeu que t’as fini quatre fois.
Pour expliquer comment un ragecomic 9GAG fonctionne, voici une image que j’ai pompée sur 4chan.


9GAG est un plus gros buzzkill qu’Indiana Jones 4, qu’un mec de Secret Story qui débarque à ta soirée, qu’un débat sur Lana del Rey en avril 2012 et qu’une référence à Lana del Rey sur un blog en avril 2012.
Si vous avez un ami facebook avec une trollface en image d’avatar et qui like régulièrement des images de 9GAG, tirez-lui dans la bouche. Rendez-nous service, rendez-vous service et rendez service à Internet tout entier et étalez lui le cerveau avant qu’il ne soit trop tard.


lundi 23 avril 2012

Le facteur Chill & la raison


Part 2 : Musique normale


La musique normale nous a tous bouleversé à
certains moments de notre vie
Quand on écoute quelque chose de différent, à mon avis, il faut pas que ça nous perturbe trop. On choisit seulement, parfois, d'aller plus loin dans l'obscurité. C'est un autre facteur qui me fait aimer quelque chose, la familiarité que j'ai avec la musique.

Ça peut être que je veux devenir pote avec le leader. C'est le cas pour des gens comme Jonathan Richman, qui est maintenant tellement mon pote que je m'identifie à tout ce qu'il chante, tout le temps. Même pour des chansons comme "Homewrecker" (le titre est assez explicite), qui parlent d'expériences qui me sont inconnues, je le comprends. C'est intime, c'est mélodique, c'est expressif, et c'est un artiste vers lequel je me suis naturellement dirigé après avoir appris à aimer Adam Green ou les Moldy Peaches. Je ne connais pas forcément sa vie, ni son histoire, mais sa présence sur les vidéos que j'ai vu sur youtube et sa voix véhicule toute sa vie.

C'est ce qui m'amène un peu à penser que l'appréciation de certaines choses passe par paliers. On ne part pas de Balavoine pour aller directement vers Christian Death, pas moi en tout cas. C'est plutôt Balavoine/Hendrix/The Cure/Joy Division/Christian Death. C'est là que la période Dad Rock est, à mon avis, primordiale dans n'importe quelle "éducation" musicale. C'est accessible, il y en a autour de nous au collège ou au lycée, dans la discographie de nos parents (duh). À partir d'un moment, on s'écarte vers plus d'obscurité. Le dernier stade est sûrement la noise, mais je ne sais pas trop, je n'en suis pas là, c'est peut-être les chants grégoriens. Quand on entre dans le Dad Rock, après une enfance où on ne s'intéresse pas du tout à la musique (on l'apprécie, mais on ne l'adore pas) on est surpris, mais pas trop destabilisé.


En attendant, la fin de la période Dad Rock appelle à être bousculé dans ses habitudes d'écoute. On m'a parlé d'expériences avec le Shoegaze commençant en n'entendant que du bruit, puis par finir par discerner ce qui nous plaît dans ce gros "pfffrooooo". Mais la façon dont ça sonne est quand même très secondaire dans ce qu'on découvre en sortant du Dad Rock. On veut surtout marquer sa différence, l'appartenance à un groupe caché. GG Allin, en soi, c'est pas super. C'est très différent, mais c'est surtout dangereux. Et puis, à un moment, on se pose la question : "Est-ce que ce que j'écoute vaut vraiment le coup? Est-ce que j'écoute de la merde parce que c'est cool?"

"J'ai eu ce problême avec Daniel Johnston. Je me suis demandé si j'étais con d'aimer des choses aussi simples que ça, mal enregistrées. Si les émotions que je ressentais en entendant ça étaient réelles, si je n'étais pas qu'un petit con qui voulait se trouver une passion. Puis aujourd'hui, j'ai la réponse (la mienne) : rien ne vaut la peine d'être entendu. Il n'y a pas trop de choses à écouter. Le "surchoix", ça n'existe pas. On trouve des trucs, qui nous plaisent ou non, mais au final, ça n'a pas d'importance si on n'écoute pas la dernière merde qui vient de leaker. C'est vraiment dommage que la radio soit nulle, que toujours les mêmes chanteurs de merde tournent en boucle toute la journée. J'ai l'image de la radio comme quelque chose qu'on branche, puis qu'on apprécie, si on a de la chance. On est obligé de chercher la musique, et c'est vraiment pas pratique. Mais du coup, la recherche devient super intéressante, et tu peux en parler avec tout le monde, partager, ou continuer à écouter tout seul, dans son coin, ça n'a plus d'importance. Et qu'on soit orientés parce que un artiste est "cool", quelle importance? Toutes les musiques se valent, ça résonne seulement différemment selon qui l'écoute. J'essaie de garder en tête néanmoins qu'il faille que je sois un peu plus obscur que les autres, parce que c'est intéressant pour moi."

C'est un autre stade, à mon avis. Et je suis en plein dedans. Je ne fais pas de hiérarchie selon les genres, toutes les musiques ne se valent pas, mais seulement de mon point de vue. Écoutez du Math Rock, si vous voulez, je m'en fous. Ne me retirez pas le fruit de ma recherche.


Le facteur chill, là, prend une importance non négligeable. Parce que ce qui est chill, ce n'est pas forcément cool, mais ça destabilise. Pour revenir à Radiohead, je ne suis pas destabilisé en écoutant. C'est de la musique "normale", après toutes mes périgrinations sur internet. Mais c'est anormal pour moi d'écouter ce genre de trucs, alors je suis destabilisé. Je suis clair?

Toujours est-il que le facteur de la familiarité est difficile pour moi à définir. Je ne sais pas vraiment ce qui me rapproche de certains groupes, hormis le fait que je voudrais devenir comme eux (il y a beaucoup d'exemples, ça peut remonter très loin, avant la musique que je découvre sur internet). Ce n'est pas l'attraction sexuelle, parce que coucher avec le leader, ça signifie qu'on ne comprend rien à sa musique. Tout ça est peut-être trop compliqué, mais il faut régulièrement, selon moi, changer ses habitudes d'écoute. On peut être bouleversé par Brassens ou Bashung, et à mon âge, c'est presque normal. J'essaie d'être destabilisé dans l'autre sens, plus loin dans ce que je n'arrive pas à encore à saisir. Je ne sais pas vraiment quand je cesserai d'aimer ça.


vendredi 20 avril 2012

Aujourd'hui c'est 4/20 les amis !

En ce jour béni des stoners, Chill and Relevant vous dresse une liste d'album à écouter pour se sentir bien dans son bowl.

The Feelies - The Good Earth
Tout simplement le meilleur album à écouter en ce 20 avril. Tout doucement, la stoner-pop des Feelies t'embarque au dessus du sol et te fait traverser un paysage de mélodies simples, tout ce qu'il faut pour démarrer un marathon stoner. Même sobre, cet album te prend par la main et t'emmène au bout des champs, au bord du précipice. Là ou le ciel et la mer s'embrassent vers l'infini de l'horizon. Là où les oiseaux dansent sur le reflet des vagues alors que l'écume te caresse doucement les doigts de pieds. Je ne sais plus si tu es dans les champs ou sur la plage pour cette métaphore. I think i'm too high for this shit. 



Julian Lynch - Mare

Je m'étais promis de ne pas utiliser le mot "planant" dans cet article mais je sens que je ne vais pas réussir à m'en empêcher. Alors que la pochette pourrait faire partir n'importe qui dans un bad trip équestre assez épouvantable, Julian Lynch s'assied avec toi dans sa tente, vous faites des rondes, vous fabriquez des dreamcatcher et vous vous laissez pousser suffisamment les cheveux pour pouvoir faire des tresses. Non, ce n'est pas de l'homo-érotisme, c'est du hippie chillin'. Vous pouvez aussi écouter le split qu'il a fait avec Ducktails (le guitariste de Real Estate), parce que la pochette est très jolie et que la collaboration de ces artistes coule de source.


Balam Acab - Wander / Wonder


On retient sa respiration pour plonger dans cette gigantesque grotte bleu qu'est Wander / Wonder. Provenant du label Tri-Angle (avec How to Dress Well, Holy Other, et oOoOO), Balam Acab fait parti de cette lignée de producteurs qui emmerde pas mal les gens qui veulent apposer un genre à ce qu'ils écoutent. Tout ce que vous avez besoin de savoir, c'est que cet album vous permet de respirer sous l'eau pendant 37 minutes. Vous avez aussi besoin de savoir que vous ne pouvez pas réellement respirer sous l'eau. Mec, sérieusement, t'es trop défoncé pour aller à la piscine. REPOSE CES PUTAINS DE PALMES.


Curren$y - Weekend at Burnie's


Your man smokin' good, i'm smoking great. Cette liste ne serait pas complète sans un album de hip-hop. J'ai hésité avec la mixtape Lost In Translation de Mr. Muthafuckin' eXquire mais c'est plutot du rap pour les gens qui se mettent cher au Jack Daniel's. Dans une interview pour le Pitchfork Festival, Curren$y avait dit que son public était beaucoup trop défoncé à ses concerts pour faire du crowd surfing, et rien que pour ça il mérite sa place dans cette liste. Et puis aussi parce que la pochette est parfaite, que son flow est cool et que l'album entier est une réussite. Même s'il a pas l'air de vouloir partager sa weed ou ses meufs, Curren$y donne un peu de street-cred à ma liste de petit blanc, et ça, c'est plutôt sympa.




Je vais m'arrêter là pour aujourd'hui, mais la liste continue jusqu'à l'infini. D'ailleurs, si t'as des suggestions, tu peux lâcher ton tchip dans les commentaires. Passe un super bon 4/20.

 (Et n'oublie pas d'éteindre ton four s'il est encore à préchauffer)

jeudi 19 avril 2012

La Sera - Sees The Light

Kickball Katy Goodman Vivian Girls


Les albums des Vivian Girls sont excellents.


Les Vivian Girls sont un groupe important pour moi, pas de doute là-dessus. Plongé en plein dans ma période lo-fi , je suis tombé sur le premier album Vivian Girls comme par un camé sur son dernier bout de crack. Leur album de garage sale et fiévreux m'a obsédé pendant un bon moment, et c'est avec délectation que j'ai pu les observer faire évoluer peu à peu leur sonorité. En passant par un Everything Goes Wrong magistral, les Vivian Girls ont choisi d'éclaircir peu à peu leur guitare pour sortir l'année dernière un Share the Joy qui fut reçu de façon plutôt mitigée (et par un gros "panning" de la bible pitchfork). Pour ma part, l'album était un (relatif) succès. Les Vivian Girls étaient parvenues à montrer qu'elles étaient capables de faire évoluer leur esthétique générale, tout en produisant des mélodies pop entraînantes qui fonctionnent. Pour d'autres, elles avaient vendues leur authenticité pour faire un album abordable.

En parallèle au Vivian Girls, les deux frontwomen se sont alors lancées dans des projets solos. Alors que Cassie Ramone se replongeait dans le garage avec The Babies, Katy Goodman (ou Kickball Katy) choisissait une approche plus pop avec La Sera tout en codant et publiant un jeu vidéo sur son site internetIl est clair que j'aime donc beaucoup ces filles et que je trouve plutôt injuste de les voir comparée à des groupes comme Best Coast ou les Dum Dum Girls alors que leur plus gros point commun consiste à avoir des seins et d'aimer la distorsion sur leurs guitares.




Mais, mourir, c'est bien ou pas ?

L'album de Katy Goodman fera très certainement plaisir à ceux qui minimisent les possibilités musicales des Vivian Girls. Même si l'album n'est pas foncièrement mauvais, c'est  parce qu'il laisse planer des mélodies un peu trop berçantes que l'on se laisse très rapidement irriter tout au long de l'album. Même si Goodman est attachée à cette esthétique lancinante et détachée qui parvient souvent à devenir peu à peu entêtante et obsédante, la frontière entre la paresse et la nonchalance commence à se faire de plus en plus mince. Même en étant un fanboy des chansons et les projets parallèles des Vivian Girls, le premier album de La Sera m'avait fait la même impression. De l'indie pop qui se fait trop inoffensive et téléphonée. 

L'album déraille dès la première chanson. Avec "Love That Gone", le moment est déjà perdu. L'arrangement fonctionne mal et la répétition se fait assez irritante même si Goodman joue dans un répertoire assumé cheesy-niais post-ironique qui avait fait sa réussite sur "Take It As It Comes". Mais la saine frustration que l'on avait pu ressentir autrefois derrière les yeux éteints de Kickball Katy s'évanouit au fur et à mesure de l'album. Après deux morceaux qui tentent, avec plus ou moins de succès, de ramasser les morceaux, on enchaîne avec "Break My Heart". Malgré un couplet très réussi, la chanson se casse la gueule dès le refrain, avec une mélodie de voix encore une fois franchement redondante. Et l'album continue de se perdre dans l’abysse de la platitude. Katy Goodman nous livre alors son cadavre sur un plateau, comme un gigantesque "je suis trop vieille pour ces conneries", Sees The Light est un testament. Et alors que Goodman avait pu nous pousser autrefois facilement au suicide, elle devient un négociateur maladroit, qui nous indique que, finalement, la vie ne vaut peut-être même pas  que l'on prenne la peine d'y mettre fin.

Bon ok, cette critique devient un peu #dark, mais c'est juste que j'essaie de comprendre ce qu'elle veut me dire avec cette album.  J'veux dire, vraiment Katy ? Tu veux voir la lumière ? C'est parce que t'en as marre qu'on te décrive toujours comme une meuf canon déprimée ? Peut-être que la dépression ultime, c'est la rédemption ratée tu ne crois pas ? Mais peut-être que la véritable tristesse, c'est la joie feinte et que c'est à moi de voir la lumière. Mais je n'ai pas la réponse à mes questions dans tes chansons Katy. Réponds-moi. Appelle-moi. S'il-te-plaît. J'aimerais comprendre.

De toute façon moi je m'en fous, je préfère Cassie. Elle au moins, elle est plus directe.

:'( :'( :'( :'( :'(

mercredi 18 avril 2012

Willis Earl Beal - Acousmatic Sorcery



C'est un album avec une bonne histoire. Acousmatic Sorcery est une compilations de chansons enregistrées sur un 4-pistes par Willis Earl Beal, "songwriter".
Lofi semble un terme assez pratique pour en parler, et j'ai eu peur pendant un moment de ne trouver que ça à dire. J'adore Daniel Johnston, Sebadoh et R. Stevie Moore, et Willis Earl Beal aurait pu être un mec sonnant à ma porte avec un énorme bouquet de fleurs ayant traîné par terre pour paraître authentique. Je ne pense pas que ce soit vraiment la peine que je retrace tout le parcours du mec, cet article le fait très bien si ça vous intéresse. Suis-je juste coupable d'aimer un disque parce qu'il a une histoire? On s'en fout un peu non? D'autant que, cet album, je l'ai découvert sur un imageboard sans beaucoup de description, alors, ma première écoute, comme beaucoup de mes premières écoutes, a été sans histoire.
Mais là, ça me semble assez important à préciser : il n'est pas un précurseur. Il a le privilège de jouer avec les codes, de pouvoir tromper le public cible afin de toucher les étoiles. Mais là, il n'invente pas grand chose, et le facteur originalité s'en va un peu. Depuis Lana Del Rey et Wu Lyf, je me méfie un peu des artistes à moitié mystérieux. Je n'ai pas trop envie de m'emballer, et de commencer à aimer quelque chose jusqu'au moment où tout le monde autour de moi l'aime, puis que quelqu'un arrive et, mécaniquement, me dise tout ce qui ne va pas avec cet album. Je pense de moins en moins qu'il obtiendra vraiment beaucoup de succès, mais il a quand même un peu ce genre de profil.

Enfin. Critique :

Acousmatic Sorcery sonne un peu cassé. Je suis assez habitué au son crado des cassettes, ce n'est plus « spécial » ou original. Alors, il reste les chansons, et j'aime bien ce que j'entends.
L'album débute dissonnant, déroutant. J'avais peur qu'on se moque de moi. Après, j'ai l'impression d'écouter Robert Johnson. Après, j'ai l'impression d'écouter Sebadoh. Après, je me rends compte qu'il est assez unique. Quand il rappe, ce n'est pas si mauvais pour moi, mais je ne m'y connais pas tellement en flow, j'ai lu des articles où des gens s'en moquaient, alors je le précise, au cas où. Evening's kiss est très belle, très simple, un peu Elliott Smith-y, pourtant je ne peux pas m'empêcher de trouver ça un peu répetitif. La mélodie reste dans ma tête, me fait sentir plutôt bien. C'est une des meilleures chansons de l'album pour moi, la plus conventionnelle aussi.
Je me perds un peu dans les paroles, avec des bouts de phrases poétiques bizarrement découpées, où je peux me raccrocher, qui me font sentir à ma place dans la tête de Willis Earl Beal. Et c'est là que je me dis que la qualité des enregistrements joue vraiment en sa faveur de l'artiste. Je ne m'attends pas à un superbe album studio de sa part, je ne le vois pas écrire 1990 ou Bakesale, mais je ne sais pas ce qui arrivera plus tard non plus(1).




Par contre, cet album perd de sa saveur au fil du temps. Il s'émousse. Maintenant, je ne l'écoute plus vraiment. Mais je sais que, la première fois, cette musique a pas mal marché sur moi. Acousmatic Society ne peut pas durer. Je ne me raccroche plus à rien maintenant. Tout me semble trop creux, trop parfaitement atonal, même si certaines chansons sortent du lot (trois chansons, à la fin de l'album, me font presque revoir mon jugement : Monotony, The Masquerade et My Resignation brillent et s'enchaînent de façon assez incroyable). Alors, maintenant, je voudrais bien voir ce qu'il va se passer après. Parce que pour l'instant, c'est une compilation, plutôt décousue, avec des hauts et des bas, et peut-être pas un « vrai » album. Et il y a, pour moi, un potentiel : des mélodies parfois intéressantes, une esthétique plutôt chill parce qu'un peu fausse, et une voix que j'aime vraiment beaucoup (cette vidéo, où on le voit, devant un mur, chanter d'une façon qui semble au bout de ses capacités est plutôt fascinante).
Mais il me reste un gros doute : est-ce que cet album, au final, est un peu... chiant?

En fait, après avoir aimé puis été déçu par mon impossibilité de retrouver ce que j'ai ressenti la première fois, j'ai surtout très très envie d'écouter Fugazi.

(1) Si on l'accompagnait d'instruments bien accordés, les chansons perdraient beaucoup de saveur, et ce n'est pas quelque chose que je peux dire de Daniel Johnston ou Sebadoh. Je ne sais pas si c'est une opinion de gros con, c'est pour ça que je la mets en note.

dimanche 15 avril 2012

Le facteur Chill & the Radioheads


Part. 1 : Radiohead

Le facteur chill, qui te fait aimer un groupe quand tu ne devrais pas et qui te fait écouter des daubes à côté de ça.

Je suis parfois coupable de télécharger des fichiers et de ne jamais les lancer. Pourtant, un film de merde, je le regarde instantanément. C'est toujours une impulsion, que je n'ai pas pour des oeuvres "importantes" que je me mets parfois à aimer très fort, sans prévenir. Aussi, j'achète des livres, et je ne les lis pas pendant très longtemps.

Mais la musique, c'est totalement différent. Parfois, je vois des articles sur des groupes que je pourrais aimer, et je ne m'en occupe pas. Je les mets dans une liste en pensant que je les oublierais un jour. Je me dis : ce n'est pas pour moi, je n'ai pas envie de m'identifier à tous ces gens là, il y a plein de choses à découvrir à côté. Pourtant parfois, je pioche dans la liste. Et c'est comme ça que j'ai écouté le dernier album de Grimes. Je ne la connaissais pas avant, on en parlait trop à mon goût, et ce n'est pas vraiment chill selon mes standards d'aimer ça. Et puis bon, quoi, il n'y a pas si longtemps je n'aimais pas trop Jeffrey Lewis, parce qu'il était trop fait pour moi, quirky et émotif. Toujours est-il qu'avant-hier j'ai acheté le dernier Jeffrey Lewis, et le dernier Grimes, et tous les deux sont fantastiques de deux façons différentes.

En haut de la liste se trouve Radiohead, que je suis à la fois très tenté d'aimer et de détester. Ce n'est pas du snobisme que de dédaigner un groupe en ne sachant pas pourquoi, ça n'a aucun sens ce genre de terme, il n'y a pas de gens snobs, ça n'existe pas dans mon monde, il n'y a que des gens comme moi qui n'aiment pas un groupe parce qu'ils n'ont pas envie d'aimer un groupe qui, au fond, est un peu énervant. Ça ne fait pas de moi de l'avant-garde, ni de l'arrière-garde, mais ça me met en marge, de la même façon que de ne pas regarder Bref me met à l'écart d'une conversation.
Quand j'aime un artiste, j'aime bien le comparer aux personnes que j'ai connue au collège. Radiohead c'est un peu un camarade de classe avec qui je n'ai pas envie d'échanger alors qu'on a été assis côte à côte pendant deux trimestres. Et c'est bientôt la fin de l'année, on ne s'est jamais parlé, puis je l'oublie. Et en ce moment, je me rappelle de lui, je me souviens qu'il a existé, et je n'oublierais jamais qu'il existe, parce qu'au lycée, une redoublante lesbienne adorait Radiohead et je le sais, parce que je l'ai doucement stalkée (je ne comprends plus mon analogie, c'est terminé, je pourrais dire que U2 fait du Rugby ou que Genesis mange de la terre).




La musique est à la fois quelque chose qu'on a pour soi et qui reflète l'image qu'on veut donner aux autres. J'aime la musique pour ce qu'elle est, mais je ne pourrais jamais totalement dissocier un groupe de ce qu'il dégage, chilll ou unchill.

La musique est un média beaucoup trop immédiat pour que je laisse une chance à un musicien avant de sauter directement à un autre dès que j'entends qu'ils ont un mauvais chanteur. Il y a des groupes qui grimpent lentement vers toi, jusqu'à ce que tu les comprennes et que tu les laisses éjaculer dans tes oreilles. 

Le facteur chill, lui, provoque tout d'un coup un amour pour un morceau qui est un peu indéfinissable, uniquement selon l'image que se donne l'artiste et les trois premières secondes d'un morceau. Avec les mp3, on peut s'immerger immédiatement dans la musique de quelqu'un. Je ne veux pas que toute la musique soit comme ça, je ne veux pas que les films soient tous comme ça, mais j'ai accepté que dès qu'un truc se dématérialise, il faut que ça se passe immédiatement. Et mon attention, pour la musique, selon les périodes, se dissipe extrêmement vite. Si c'est chill, j'écoute un peu plus attentivement. Pas assez chill, la tentation est forte de supprimer ce fichier que je n'ai échangé contre rien et qui n'a, du coup, aucune valeur.

Alors j'essaie d'être exigeant, et de ne pas écouter trop de choses sans les écouter, sinon on ne s'en sort plus. Radiohead, à force, deviendra peut-être quelque chose d'important pour moi. Il sera toujours là, au fond, et ça ne me gène pas de découvrir le truc après coup, vu que c'est déjà un groupe important. Mais c'est quoi un groupe important? Radiohead, The Cure, Aphex Twin, Joy Division, ces trucs-là, c'est pas si facile de les aimer, parce que ton père t'en parle parfois. Ton père a déjà eu ton âge, tu sais. Maintenant il n'aime plus son travail.

Est-ce qu'il aurait fallu écouter Radiohead plus tôt que demain?
Est-il « trop tard » en général? Ai-je oublié de vivre?
C'est fini, Grimes?
Faut-il écouter ses parents?
Parle-t-on déjà trop du collège et de nos parents sur Chill & Relevant? 


prochaine partie : familiarité, nouveauté, chillness, relevance